Le train de la poste américaine

Étape 4 - CLM par équipes - Ce cowboy n’arrête jamais. On le croît mort, ou on le souhaite, c’est au choix, et il nous revient en force. Comment décrire le contre-la-montre d’aujourd’hui ? Frustrant ? Peut-être, tout dépend de la place qu’a Lance Armstrong dans notre coeur.

Personnellement, je préfère Ullrich. Parce qu’il a des problèmes de poids, parce qu’il est tout plein de talent, parce qu’il est l’éternel deuxième et qu’il m’apparaît un peu plus humain. Et aussi parce qu’il roule sur du gros braquet. Ça donne une impression de puissance. La puissance, c’est la plus grande qualité dans une étape comme celle de ce matin.

Finalement sur les 64 kilomètres sous la pluie, tandis qu’au premier temps de passage on croyait les Postal dans une mauvaise journées à près de 40 secondes des Baléars (meneurs au premier intermédiaire), les cheveaux de traits du favori se sont mis à galoper en un train d’enfer ( tout près de 54 km/h de moyenne) pour prendre au final pas moins de 1’ 07 secondes sur les Phonak d’Hamilton et surtout, surtout 1. 19 sur les T-Mobile d’Ullrich.

Quoi retenir ? Une course parfaite pour les US Postal. Pas de crevaison, un seul homme lâché en début sans conséquences. On les croyait mort en début de parcours ? Il est pas con Armstrong, qui connaît son groupe par coeur, et surtout qui connaît bien la course. À quoi bon tuer son groupe dans les premiers kilomètres quand on sait que le plus dur est de tous les tenir à une vitesse démente ? Nous, les cons, tandis que l’on jubilait au passage du premier intermédiaire, Armstrong, lui, s’est levé, comme Papa Noël le 24 décembre au soir et à crié fort "Allez Hincapie ! Allez Ekimov ! Allez Landis et tous les autres". Et ils ont volé les rouleurs, aussi vite que le vent. Et paf, premier coup de pistolet dans les jambes de ses colistiers, aspirant à la redinguote jaune.

Et les autres, on retient quoi des autres ? Des autres, on retient surtout la veine des Postal, encore eux. Les T-Mobile, crevés deux fois. Les CSC, chute et crevaison et les Phonak qui finissent à cinq coureurs, la limite permise. De très bonnes conditions dans les circonstances d’une pluie battante. Mention plus qu’honorable au Illes Balears - Banesto de Menchov, une troisième position plus que méritée et surtout inattendue.Ils ont tous fait de leur mieux, mais leur mieux n’arrive pas à la cheville d’une équipe américaine en forme comme elle l’était aujourd’hui.

Maintenant, on se demande s’il y a encore un Tour... 55 secondes au cumul pour Armstrong sur Ullrich, ça paraît bien peu, mais sur roue, c’est un monde. Mais le tour n’est pas joué, loin de là. Il nous reste les étpaes de montagnes qui vont casser les plus fragiles, et les deux dernier CLM individuels, dont le dernier, à la veille des Champs-Élysées, qui fait peur. Vraiment, si aujourd’hui Armstrong a démontré que son armée était la plus forte, il restera à voir qui sera le général le plus stratégique lors des batailles individuelles. Là-dessus, avantage Armstrong. Encore une fois.

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