Au tournant de la première semaine du Tour...

...que doit-on retenir jusqu’à maintenant ? On crie contre les US Postals d’Armstrong, ces sangsues d’Américains qui sont maintenant partout et même dans un sport qui n’est pas le leur, on crie à l’injustice, au malheur de la compétition, à la fin du Tour. Ces satanés Américains n’ont pas assez de nous faire chier avec leur sale guerre qu’ils viennent en plus gagner les petites guerres chez les autres ?

Mais est-ce que l’on doit vraiment blâmer cette équipe sans erreurs, une armée complète de soldats prêts à mourir pour leur général qu’ils aiment tant ? Doit-on les blâmer pour avoir outrageusement remporté un contre la montre par équipe qui avait été soigneusement préparé, des mois auparavant, pratiqué et repratiqué et rerepratiqué, jusqu’à ce que le parcours soit parfait ? Armstrong est un perfectionniste et c’est la condition pour être un coéquipier du Texan. Pas d’être perfectionniste, mais d’être à l’intérieur de son perfectionnisme. Ne devons-nous pas plutôt blâmer les T-Mobile pour leur apparente absence de stratégie ? Pour la stupidité d’Ullrich qui n’a pas su imposer une équipe montée pour et par lui ? Pour ne pas s’être doté d’une équipe capable de rivaliser avec les Hincapie et Bletran ?

Le clm par équipe de mercredi à démontré que l’équipe américaine était la plus forte, la mieux préparée, équipiers, mécanos, directeurs et préparateurs. Il est normal que l’on retrouve à près d’une minute d’Armstrong le pauvre Ullrich qui, si ce n’avait été de ce stupide nivellement des écarts, en aurait pris beaucoup plus dans la gueule que ce mince 40 secondes.

Et en plus, il ont été chanceux les Postals. Pas de chutes graves, ni de crevaison, ni rien. Mais la chance se prépare vous savez. Demandez le à Mayo. Les 4 minutes qu’il ne digère pas encore sont le lot d’une équipe mal préparée. Que faisait donc son directeur sportif pour qu’à moins de 4 km du premier secteur pavé, les Eukatels n’avaient rien de mieux à faire que de licher les fonds de tiroir derrière un peloton tellement nerveux qu’ils ont pissé dans leur maillot tout le long de l’étape ?

Les gens de La Flamme Rouge s’indignaient aujourd’hui face à cette domination des Américains. Dopés qu’ils disent. Mais tous les coureurs le sont. On comprend l’indignation mais ce sport est un sport de commandite et de vitesse. Ils sont dopés et le seront tant et aussi longtemps que le peloton aura besoin d’aller à la vitesse de la commandite. Si vous doutez de la vitesse nécessaire pour attraper une commandite, demandez à Paul Martin, il vous dira à quel point ça roule vite, les commandites.

En attendant, ne manquer surtout pas la deuxième moitié de semaine prochaine : le début des montagnes. Ça ne se jouera pas là, mais au moins, on saura où le Tour s’en va.

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