Aujourd’hui, je vous parle des bagarres au hockey, des comédiens qui vont être remplacés par l’IA et je fais du name dropping saguenéen pour les abonnés premium.

Le temps des mottés

La saison de Canadien commencera la semaine prochaine et je suis excité comme de l’eau de roche. Je dois toutefois avouer que quelque chose me démange. Je m’ennuie d’écrire des chroniques du Sportnographe. Je sais malheureusement que je ne pourrais être à la hauteur des attentes. Mon espace mental ne tolérerait pas cette pression additionnelle d’écrire sur le sport. C’est toujours la chose qui prend le bord en premier quand je réalise que j’en fais trop, un sombre soir d’automne. Aussi bien juste ne pas commencer, si c’est pour arrêter en novembre. Je me concentre sur Olivier Niquet en jaquette, sur La journée et sur cette infolettre. Un jour, j’aurais plus de temps à consacrer au hockey. Canadien le mérite bien.

J’ai regardé le match hors-concours contre les Sénateurs à Québec et ça m’a autant diverti que ça m’a désolé. Je consacre beaucoup de temps dans la vie au hockey. Mes matchs, ceux de mes ados (et leurs entraînements), ceux de Canadien. C’est un sport que j’adore pratiquer et regarder. C’est aussi un sport qui a très mauvaise presse. Comme dans tout, il y a une petite proportion de mottés qui font tout dérailler et c’est souvent d’eux qu’on parle lorsqu’il est question de la culture du hockey, que ce soit au hockey mineur, dans les « lignes » de garage ou dans la LNH.

Mardi, les matamores des Sénateurs (ça fait bizarre à dire, parce qu’on n’associe pas trop Sénateurs et matamores, à part peut-être pour le sénateur Brazeau), ont slashé les vedettes de Canadien. En guise de réponse, les durs à cuire de Canadien ont pété la yeule aux matamores des Sénateurs. Il y avait du sang sur la glace, une ambiance de révolution française dans les gradins.

Je ne ferai pas semblant que j’ai détourné le regard. Il y avait une partie de moi qui se disait que c’était une bonne chose que les gars se tiennent ensemble, se défendent mutuellement, et se fassent justice. On peut apprécier quelque chose tout en voulant sa disparition. Genre la cigarette, les petits cups d’humus emballés individuellement, ou les citations de Donald Trump.

Surtout, je trouvais ça tellement absurde. D’autant plus absurde d’entendre les experts sportifs (pardon, « des » experts sportifs) nous dire le lendemain que « ça fait partie de la game ». En quoi arrêter la game pour se taper dans face fait partie de la game? Trouvez de meilleurs arguments. Il n’y a pas d’autres sports où une telle chose existe.

En fait, le principal argument des promoteurs des bagarres est qu’elles préviennent les coups cochons contre les joueurs étoiles. Combien de fois avons-nous entendu que la présence d’Arber Xhekaj dans un match était une police d’assurance contre les blessures de ses coéquipiers? Mardi, était non seulement présent Arber, mais aussi son frère Florian. Résultats? Deux joueurs de Canadien ont subi des coups de hache dans la région des mains (le milieu du corps). À ce titre, cette publication d’un animateur de BPM est plutôt paradoxale:

Euh, c’est exactement le contraire qui est arrivé. Xhekaj était là et Newhook s’est fait fesser dessus. Plus tard, c’est Demidov qui a reçu un coup sur la main. Il n’est pas revenu dans le match. Moi qui croyais que les goons avaient un effet apaisant sur l’adversaire. Au contraire, les esprits se sont encore plus échauffés.

Pierre Houde (et Marc-Antoine Godin) ont qualifié de bouffons les Sénateurs. Malheureusement, on assiste trop souvent à une surenchère de bouffons dans ce sport. C’est un peu comme l’escalade nucléaire. C’est d’ailleurs ainsi que Norman Flynn de RDS avait décrit le concept l’an passé:

« C'est comme, pourquoi tu as la bombe? Pourquoi il y a des pays qui ont la bombe nucléaire? (…) C’est une guerre de force, de pouvoir. Tu viendras pas chez nous faire ta loi. Si tu mets ta bombe nucléaire en jeu, tu vas mettre la mienne. Fait que si je la pète, tu pètes.

Ça peut juste bien finir, tout ça. Je me dis souvent que les choses sont en train de changer, puis arrivent des soirées comme celle de mardi. Les mottés sont une ressource inépuisable, mais sont une minorité.

Plogues

Une comédienne IA

Les médias ont fait grand cas cette semaine de cette actrice générée par l’intelligence artificielle. L’UDA a dit que ses membres paniquent un petit peu. Je pense qu’ils ont raison. Même si pour l’instant, l’IA n’aurait pas vraiment fait perdre d’emploi dans l’économie américaine, je suis pas mal sûr que ça va venir. Je pense qu’au final, dans plusieurs domaines, l’IA sera une bonne chose. En fait, elle sera une bonne chose si elle n’est pas contrôlée par les gens qui la contrôlent actuellement.

Par contre, pour les artistes, elle pourrait être terrible. Je ne dis pas que l’IA va les remplacer. D’après moi, il y aura toujours une plus-value à la « vraie » musique, les « vrais » comédiens et les « vraies » œuvres d’art. Mais tout ce qui est un peu cheap, comme créer une toune de campagne pour Sam Hamad, ou faire un calendrier scout (j’en avais parlé ici), sera fait avec l’IA.

Cet été, le journal Les affaires a fait un long texte sur Trévi qui a fait appel à une agence pour lui concocter un jingle. Cette agence a utilisé Suno pour créer la chanson, mais rapidement, des téléspectateurs s’en sont rendu compte. Pour éviter la catastrophe de relation publique, ils ont enregistré la ritournelle créée par Suno, mais avec des vrais musiciens et chanteurs.

« Bref, la catastrophe était imminente. Trévi et son agence 11:11 allaient inévitablement se retrouver dans l’eau chaude, ayant succombé aux charmes vénéneux de l’IA. Fort heureusement, il y avait une sortie de secours. Alain Gravel et Nicolas Massey s’y sont engouffrés en quatrième vitesse. « Nous sommes allés à la Shop Studios, un studio de production audio de Montréal, racontent-ils. Nous y avons embauché les musiciens de Garou pour rejouer, à la note près, la musique de notre toune. On a fait chanter les paroles par un vrai chanteur, Sébastien Daigle. Et le tour était joué! »

Pas mal sûr que dans pas long, ce genre de chose ne fera même plus « scandale ». On risque de s’habituer assez vite aux comédiens générés par l’IA aussi. Les créateurs de contenu pourront sans doute être plus inventifs, libérés qu’ils seront des contraintes de trouver un lieu de tournage et des gens pour tourner dans les films.

Il y a encore des films qui se tournent en noir et blanc, ou des films qui se tournent sur de la pellicule. Dans vingt ans, il y aura encore des films qui se tournent avec des comédiens, mais moins qu’avant. Ce n’est pas un souhait, au contraire, ça me désole. C’est une sorte de prédiction.

Parce que l’IA progresse quand même vite. Cette saison à la radio. J’utilise l’IA pour script-éditer mes chroniques. Je brainstorm un peu avec quelques modèles. J’ai créé un prompt qui m’aide à générer des blagues. Je dois dire que c’est assez efficace. Pas pour écrire directement des blagues, mais pour inspirer des blagues. Les émissions d’actualité humoristiques ailleurs dans le monde (et des shows d’humour ici aussi) bénéficient d’équipes d’auteurs et de script éditeurs impressionnantes. Moi je n’ai personne pour m’aider là-dedans. L’IA me donne des pistes auxquelles je n’aurais pas pensé. Je serais nono de ne pas m’en servir.

D’ailleurs, merci à mon influenceur d’infolettres préféré, Patrick Tanguay pour m’avoir fait découvrir Msty, qui permet de lancer la même demande à plusieurs IA en même temps en parallèle. J’ai adopté.

Musique

Je ne connais pas vraiment le groupe Peel Dream Magazine, mais c’est joyeux.

En passant, André Péloquin est rendu sur Ghost. Suivez-le pour d'excellentes recommandations musicales.

⚑ PREMIUM: Voyage au Saguenay

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