Aujourd’hui, je vous parle de culture québécoise, du repenti d’Éric Duhaime sur les drag queens (mais pas vraiment) et de pour les abonnés premium, quelques détails sur la chicane entre Caroline Proulx et Pascal Bérubé.

De la culture

La semaine dernière, le Journal de Montréal nous a offert une liste des 35 pires films du cinéma québécois. Il s’avère que j’ai découvert certains de ces films dans ma phase cégépienne. À l’époque (la fin des années 90), certains de ces longs-métrages avaient été réédités et mis en disponibilité dans les clubs vidéo du Québec.

Beaucoup des pires films du Québec selon la liste du journal ont été réalisés par Claude Fournier, le frère de l’autre. Ce sont des films assez ringards et psychédéliques à certains égards (je dois admettre que je ne les écoutais pas toujours à jeun). Je découvrais une langue qu’on n’entendait moins et une culture machiste qui n’était déjà plus en vogue. Béatrice Picard qui nous a quitté cette semaine avait d’ailleurs joué dans plusieurs de ces films qui ont mis en vedette de grands comédiens ainsi que Donald Lautrec.

En les regardant, j’avais eu l’impression d’en apprendre un peu sur l’histoire récente du Québec. Sur une époque que je n’avais pas connue. Certains de ces films, comme Les chats bottés, sont vite devenus des films cultes dans ma gang d’amis. Je découvrais un artefact de ma culture et ses protagonistes. Un peu comme les jeunes découvrent comment on vivait dans l’temps grâce aux archives que Radio-Canada mets sur TikTok et qui deviennent parfois des mèmes. Salutations à Normand Marineau.

Je n’ai pas une culture du star-système québécois aussi développée que certains. J’ai écouté comme tout le monde les séries classiques des années 80-90, mais je n’ai pas le gène du fanatisme en moi, je crois. Je ne suis star struck devant personne. Je suis seulement paralysé devant les gens plus intelligents que moi, ce qui veut dire que je suis pas mal souvent paralysé. Je n’ai jamais vraiment été intéressé à en connaître plus sur les comédiens et comédiennes qui étaient derrière ces rôles. Je n’écoutais pas les talk-shows, je n’écoutais pas De bonne humeur avec Michel Louvain (même si ma gardienne n’arrêtait pas de mettre ça à la télé à l’heure où je revenais de l’école). Je connais très bien la chanson thème, mais c’est tout.

Ça n’empêche pas que j’ai toujours eu une pas mal bonne idée de qui était qui. J’ai grandit à une époque où même sans le vouloir, tu finissais par connaître et reconnaitre toutes les vedettes du Québec. J’avais la rèf.

Quand j’étais au primaire, je ne regardais pas la télé en revenant de l’école. Pour éviter De bonne humeur, j’allais dans le sous-sol jouer au Nintendo, ou j’allais dehors jouer au hockey. Un peu plus tard, l’ordinateur a remplacé le Nintendo. Mes parents pestaient contre les écrans bien avant que ce ne soit à la mode. Avant même le tournant des années 2000, je téléchargeais illégalement (j’espère qu’il est trop tard pour qu’on me mette en prison) de la musique, des films et des séries sur internet. Le monde du piratage à l’époque était moins prolifique pour ce qui est de la culture québécoise. Bien sûr, il y avait des contenus d’ici, mais il fallait creuser un peu plus. Surtout, j’avais des scrupules à piller la culture d’ici. Je me souviens d’ailleurs d’avoir pris le même autobus que Jérôme Minière un jour. J’avais un mini lecteur MP3 (je ne pouvais même pas mettre dix chansons là-dessus). Je lui avais montré et je lui avais dit « votre musique par contre, je l’achète, je ne la pirate pas ». Il avait dû me trouver weird.

Tout ça pour dire qu’à l’époque, j’étais la version rudimentaire du jeune de 2025 qui vit dans un monde à l’abri de la culture d’ici. Je vivais dans un monde numérique qui avait ses propres codes. Même qu’à une époque, je produisais moi-même une forme d’art numérique. Personne ne comprenait ce que je faisais, mais on se comprenait entre nous, sur internet.

Ça m’a un peu fait penser à ça quand Ariane Brunet a fait une sortie pour dire que le problème, c’est pas que les jeunes s’intéressent pas à la culture, c’est que la culture ne s’intéresse pas aux jeunes. Cette culture, elle existe, mais juste pas dans le monde où les « grands » sont. Des fois je vois passer des publications sur Reddit où il est question de plein « d’influenceurs » dont j’ai aucune maudite idée c’est qui. Mais clairement, il y a un star-système québécois sur les médias sociaux qui m’échappe, et il y a sans doute des gens talentueux par là. En tout cas, j’espère.

Les personnes âgées comme moi peuvent bien vouloir imposer leur De bonne humeur aux jeunes, comme ma gardienne le faisait avec moi, mais ça ne peut pas marcher. Les jeunes sont dans un autre monde où ils produisent leur culture québécoise à eux. C’est une culture différente, mais c’est de la culture pareil. C’est aussi notre culture remixée, revue selon leurs codes. Ça me fait de la peine de dire ça, mais j’en suis venu à me dire qu’il faut investir ces plateformes plutôt que d’essayer de les sortir de là. Ça me fait de la peine parce que ce sont des plateformes étrangères sur lesquelles on n’a aucun contrôle (en tout cas, en attendant que Guillaume Lemay-Thivierge parte sa Télévision Générale). Ça me rend fou.

Quand je dis « investir ces plateformes », je veux pas dire « envoyer Guy Jodoin sur TikTok » (quoique ça peut se faire aussi). Je veux dire donner les moyens à ceux qui y sont déjà de faire du contenu de qualité. Si on donne tout l’argent disponible en culture aux mêmes entreprises qui continuent de survivre grâce aux personnes qui résistent et consomment la télé, on va avoir un problème bientôt. Nous n’aurons pas développé une industrie culturelle numérique d’ici.

Ce n’est pas faire de l’aplaventrisme que d’en arriver là, parce que j’ai l’impression que si on reste sur cette voie, on va se faire effouarer par défaut. Il faut changer de paradigme. Ça y’est, j’ai dit le mot paradigme.

Plogues

Duhaime et les drag queens

J’aimerais revenir brièvement sur quelque chose que j’ai entendu à quelques reprises dernièrement dans quelques radios, à savoir qu’Éric Duhaime regrette d’être « tombé dans le piège » au sujet de la controverse autour des drag queens. J’ai l’impression que beaucoup de gens ont simplement vu le titre du FM93.

Les animateurs lui demandent s’il va moins d’entourer de gens « virés su'l top » en prévision de la prochaine élection. Telle une anguille (comme d’habitude), il évite de vraiment répondre. On sait qu’il continue de fréquenter des balados louches sans problème, balados où d’ailleurs il se réjouit de la déconfiture des médias traditionnels (genre le FM93).

Il n’émet pas de regret quant à l’histoire des drag queens. Il dit: je suis tombé dans le piège des médias qui m’ont posé une question là-dessus. C’est tout.

Je vous rappelle que le média qui a posé une question là-dessus était Radio X. Si vous pensez vraiment que tout ça n’était pas prévu, vous êtes naïf. Ou bien moi je suis un peu complotiste.

Denis Gravel et Rambo

La semaine dernière, j’ai fait entendre une montée de lait de Denis Gravel de BLVD FM qui se fâchait contre Magalie Picard parce qu’elle était une « hosto de grosse colonne », tout en assurant que ça n’avait rien à voir avec le fait qu’elle soit une femme.

« Pourquoi historiquement, dans 80% des cas, c'est les plus colons, les plus crétins, les plus rustres et les plus crottés de l'empire syndical qui se rendent à la tête? Ça, c'est une question intéressante. Pourquoi une tête syndicale pense qu'elle peut rentrer dans un bureau de premier ministre à coups de calice de tabarnak en donnant des coups de poing dans les murs? Ça se faisait dans les années 80. Oui. On est en 2025. Je te parle d'historiquement. Oui. Puis Magali Picard. Moi, ce qu'elle a entre les jambes, un vagin, un pénis, j'en ai rien à branler, là. »

Des gens m’ont rappelé ce texte du même Denis Gravel qui encensait Rambo Gauthier il y a quelques années. En matière d’être colon, Rambo ne laisse pas sa place. Mais ça plaisait à Denis à l’époque…

« Ne levons pas le nez sur le phénomène Rambo, profitons-en plutôt pour trouver les nôtres. Des porte-voix qui font beaucoup de bruit, qui se lancent par amour de la région avant de se laisser porter par l’ego, qui commettront des maladresses, qui diront quelques conneries, mais qui seront politiquement vierges et qui amèneront un regard nouveau à l’Assemblée nationale. »

LOL.

Musique

On me dit beaucoup de bien de Klaus…

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