Quand la pseudoscience nous joue dans le cerveau

Quand la pseudoscience nous joue dans le cerveau

Dans l’infolettre aujourd’hui: La maladie de Lyme et le pouvoir du cerveau, un index pour ma collection de citations et pour les abonnés premium, mes commentaires au sujet des derniers sondages radio à Montréal.

Lyme chronique

L’été pour moi est synonyme d’avoir du temps pour recommencer à écouter de la radio intéressante. C’est qu’habituellement, j’écoute beaucoup de choses pour le travail et très peu de choses pour mon plaisir personnel (à part quand j’écoute BPM Sports, qui allie les deux). J’ai donc eu le temps d’écouter la 4e saison de Dérives, le balado d’Olivier Bernard, aka le Pharmachien (je sais pas s’il regrette d’être pogné avec ce nom-là?). C’est vraiment intéressant et ça m’a particulièrement interpellé, comme la saison précédente sur Guylaine Lanctôt.

Cette fois-ci, Olivier enquête sur la maladie de Lyme et particulièrement de sa version « chronique » dont on a entendu parler dans les dernières années. Je ne veux pas trop divulgâcher, mais disons qu’en gros, des gens mal intentionnés ou pas, ont pris le flambeau de cette idée de « Lyme chronique » en se basant sur des médecins qui laissent à désirer et des études publiées dans des revues pseudoscientifiques prédatrices.

Des personnes qui peinaient à mettre un diagnostic sur leur souffrance ont fait « leurs recherches » et décidé qu’elles souffraient de cette maladie. Un des épisodes de la série se consacre d’ailleurs à cette idée que notre cerveau est capable de faire des connexions entre la maladie que l’on croit avoir et les symptômes que l’on développe. Ça m’a vraiment fait réfléchir parce que j’ai un peu vécu ça dernièrement. Il y a environ deux ans, par miracle, le gouvernement m’a affecté un médecin de famille. Comme c’était notre première rencontre, il m’a fait passer un test sanguin qui a déterminé que j’avais un haut taux de bilirubine. Il m’a dit quelque chose du genre « c’est un très haut taux, genre un taux qui pourrait indiquer une cirrhose ou l’hépatite ». Ça m’a un peu fait capoter. Il m’a donc fait faire d’autres tests et une échographie. En attendant, j’ai commencé à avoir mal au foie. Ça ne m’était jamais arrivé de ma vie. Avant cela, je ne savais même pas il était où, mon foie.

Et écoutant le Pharmachien, j’ai compris que mon cerveau s’était probablement convaincu que j’avais un problème de foie. J’ai fait de l’anxiété, j’ai stressé. Ç’a vraiment duré longtemps, même si les tests disaient que tout était beau, sauf pour la bilirubine. J’ai perdu dix livres tellement je faisais attention à mon alimentation pour ne pas abimer mon foie. C’est ce qui arrive possiblement avec plusieurs personnes qui souffrent du « Lyme chronique », cette maladie qui n’existe pas vraiment. Leur souffrance est réelle, comme l’était la mienne. J’ai tellement lu sur les problèmes de foie que je suis devenu un expert de la question. Je me suis abonné à subreddit sur la maladie de Gilbert (c’est probablement ça que j’ai et c’est bénin), ce qui fait que je voyais passer des informations là-dessus tous les jours. Ça me restait dans la tête tout le temps.

Heureusement, ma condition n’était pas basée sur de la pseudoscience. La maladie de Gilbert existe. Je le sais, j’ai essayé de lire des études scientifiques là-dessus. Justement, il semble que bien du monde se soient fait croire qu’ils étaient capables de comprendre une étude scientifique sur la maladie de Lyme. Comprendre la validité d’une étude, de son échantillon, de sa méthodologie, de l’éditeur de la revue dans laquelle elle était publiée. Dunning-Krueger à son meilleur. J’ai de la chance, la seule chose que je comprends, c’est que je ne comprends pas une étude scientifique sur la santé.

Mais il y a tout un monde de personnes qui se servent de ça pour faire du cash. Parce que le pire, et Olivier Bernard le démontre bien, c’est que cette nébuleuse autour du « Lyme chronique » s’est infiltrée dans l’appareil gouvernemental. Le lobby de Lyme a convaincu certains de nos politiciens d’inclure dans ses directives les recommandations de ces personnes louches. Bernard appelle ça de l’alchimie législative. C’est le résultat de lobbys qui s’immiscent dans des commissions parlementaires pour changer les lois.

Ça a fonctionné avec Lyme, alors imaginez comment ça peut fonctionner ailleurs. Genre, dans le dossier de la gestion de la forêt qui semble avoir été pas mal manipulé, selon des chercheurs autour de la question:

« Le projet de loi 97 déposé récemment, qui vise la réforme du régime forestier, retient le terme « d’aménagement écosystémique ». Il lui donne toutefois un sens nouveau en éliminant toute référence à la forêt naturelle. Il laisse donc de côté l’apport de la forêt naturelle comme référence dans sa stratégie d’adaptation aux changements climatiques. Cette décision ne nous apparaît pas appuyée sur la science. »

Combien d’autres règles qui régissent notre monde sont le fruit de l’influence d’organisation sur des politiciens qui sont un peu clueless, qui n’ont pas ce qu’il faut pour tout comprendre? Sûrement beaucoup. C’est pas pour rien qu’il y a des pistes cyclables partout. C’est le puissant lobby du vélo qui est derrière ça!

Petite note sur Dérives. C’est tu nécessaire, les longs beds musicaux? Maxime Gervais s’est bien moqué de ce genre de truc sur TikTok.

@bigmaxgervais

♬ Suspense Cinematic - Guzer Music

Malgré ça, je recommande.

Chantiers estivaux

L’été est aussi pour moi synonyme de grands chantiers. Dans le sens que je peux pas passer toute la journée à lire des livres, regarder des séries ou jouer au golf. J’ai toujours un truck de projets planifiés pendant le reste de l’année. Souvent des tâches techniques qui vont permettre d’améliorer ma présence en ligne ou mon workflow pendant la saison de radio.

Ma blonde est bien découragée de me voir continuer à pitonner comme un déjanté alors que je suis en vacances, mais ça me détend, de gosser sur des trucs répétitifs qui ne me demandent pas de réfléchir trop trop. Ça m’apaise mentalement et quand ça, fonctionne, j’ai un grand sentiment du devoir accompli. C’est très satisfaisant. Et si ça peut vous rassurer, je ne fais pas que ça. Je joue aussi à Civilization VII.

Par exemple, quand j’avais déménagé ma collection de citations sur le même site que mon infolettre, les mots-clés n’avaient pas suivi. Je n’ai pas tout à fait les moyens de SAAQclic pour assurer une migration qui a de l’allure. J’avais donc pour projet de remettre des mots-clés pour les presque 7000 citations publiées dans la section citations. Le but est que les gens puissent retrouver, par exemple, toutes les citations d’Éric Duhaime, de Bob Hartley ou de Sophie Durocher à un même endroit. Évidemment, je ne pouvais pas passer toutes les citations une par une et leur affubler un mot-clé. Par contre, comment tous les titres des publications commencent par « Prénom Nom, à propos de quelque chose », je me disais qu’il y avait sûrement une façon de passer à travers la base de données et de mettre tout ce qui se trouve avant la virgule comme mot-clé de la publication. Et oui, il y avait une façon.

Ce n’est pas intéressant pour les béotiens en train de lire ceci, mais j’ai utilisé un script qui se sert de l’API de Ghost pour faire la job. Ce qui peut être intéressant pour les béotiens, par contre, c’est que j’ai demandé à Chat GPT de composer ledit script, et que ç’a été simple en maudit. On parle de plus en plus de « vibecoding », cette technique des programmeurs, amateurs ou pas, qui demandent à l’IA de programmer à leur place. Les résultats ne sont pas toujours bons, efficients, ou dénués d’erreurs, mais la plupart du temps, ça fonctionne. Disons que je serais inquiet si le système de pilotage d’un avion était programmé comme ça, mais je le suis moins pour ajouter des mots-clés dans un recueil de citations.

Bref, vous pouvez maintenant accéder à un index avec les noms des personnes qui ont au moins trois citations dans mon répertoire. Il ne me reste qu’à ajouter des photos pour tous ces mots-clés, pour que cette page soit plus belle. J’ai pas encore trouvé une façon d’automatiser ça.

Index
par Olivier Niquet

Pour rester dans le vibecoding, j’ai aussi construit un script qui est en train de faire la transcription des 25 000 clips audio et vidéo que j’ai accumulés depuis une quinzaine d’années. J’aurai donc un fichier texte associé à chaque clip pour pouvoir faire des recherches dans leur contenu. Encore une fois, Chat GPT m’a aidé à faire ce script qui utilise l’IA Whisper, qui est quand même assez efficace en matière de transcription.

Je voulais prendre toutes ces transcriptions et en faire une base de connaissance associée à un LLM, une intelligence artificielle installée en local sur mon ordinateur. Pour l’instant, après quelques tests, ce n’est pas tellement concluant, mais je continue de travailler là-dessus. L’idée est que je puisse interroger cette IA et lui demander, mettons, « sors-moi toutes les fois où telle personne a parlé de telle affaire ». Ou bien « fais-moi un résumé de la pensée de telle personne sur les changements climatiques ». Des trucs comme ça. C’est le genre de recherche qui me fait rêver, mais qu’en pratique, je risque de ne pas utiliser trop trop. Je n’ai pas souvent le temps de revenir dans le passé, quand je fais une émission quotidienne.

Par contre, ça me sera utile si je veux un jour faire la série de livres suivant:

Mes autres chantiers consistent à optimiser mes techniques de création de contenu. Je vous en reparlerai certainement dans une prochaine infolettre, je sais que ça intéresse les gens de savoir comment je travaille et quels outils j’utilise. Et quand je dis « ça intéresse les gens », c’est au moins deux ou trois personnes.

Les droits des travailleuses du sexe

Voici un reportage sur les revendications des travailleuses du sexe. Puisque ce n’est pas reconnu et légal, elles doivent souvent travailler dans des conditions atroces. Tout un angle mort…

« Au niveau de la salubrité, certaines personnes interrogées dans l’enquête dénoncent un manque d’hygiène dans leur salon ou club, avec peu d’équipement et de produits de nettoyage laissés à leur disposition. D’autres signalent même des « conditions d’insalubrité extrêmes », avec des infestations de rats et de punaises de lit, de moisissures, ou encore des fuites d’eau. »
« Ça ne peut plus attendre » : les travailleuses du sexe veulent des droits au travail
« Je pense que ça a souvent été la raison pour laquelle on n’en a pas parlé avant. »

Musique

Conflit majeur, du bon punk revendicateur:

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