Peut-on dénoncer les grandes plateformes ailleurs que sur les grandes plateformes?

Première semaine de retour à Olivier Niquet en jaquette. J’ai toujours autant de fun à faire ça. Activez vos notifications dans Ohdio pour ne manquer aucun épisode.

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SPÉCIAL DE LA RENTRÉE!!!

Aujourd’hui, je vous parle des pratiques étranges de BPM Sports, de paradoxe Uber Eats et j’offre aux abonnés payants mon palmarès des championnes de la semaine.

BPM Sports coupe dans le gras

J’en ai déjà parlé souvent, mais j’écoute beaucoup de radio sportive. C’est le genre de sujet qui me divertit. Quand je n’écoute pas la radio pour mon travail, c’est-à-dire pour trouver des choses pas d’allure desquelles me moquer, j’écoute pas mal BPM Sports, les émissions sportives de Cogeco ou des balados de sport.

Cette semaine, lors du lancement de ICI Première, j’ai participé à un défi avec Pierre-Yves McSween pour identifier les thèmes musicaux des émissions de ma propre station et j’étais vraiment poche. Chaque fois que j’écoute Radio-Canada, j’aime ça, mais quand j’ai le choix entre mes collègues et quelqu’un qui me parle de Canadien, je choisis le deuxième. Ça me détend. J’ai même écouté le balado de Tony Marinaro tout l’été malgré qu’il n’avait rien à dire, parce qu’il parlait de Canadien. Rien à dire sur Canadien, c’est parfait pour moi.

À l’orée de la nouvelle saison, BPM Sports a beaucoup coupé dans sa programmation. Des têtes d’affiche comme les animateurs Martin Lemay et Tony Marinaro ont quitté ou été quittés. Les collaborateurs les plus divertissants semblent aussi être partis. S’il reste seulement Renaud Lavoie, je ne suis pas sûr que je vais continuer d’écouter.

Semble-t-il que BPM est en voie d’être vendue.

« La Presse a pu confirmer qu’Arsenal Média était maintenant seul sur les rangs pour acquérir BPM Sports. Une entente serait sur le point d’être conclue. Celle-ci devra par contre être approuvée par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). La décision pourrait n’être rendue que dans plusieurs mois. »

En attendant que la vente soit officialisée, ils ont décidé de couper dans le gras.

Max Truman, qui a ses entrées chez BPM pour y avoir travaillé, explique la situation ainsi:

« Disons que si tu mets ta maison en vente qui te coûte cher à rouler/entretenir et que tu obtiens rapidement le prix désiré, mais que la prise de possession n’est prévue que six mois après l’offre d’achat acceptée, il y a de fortes chances que tu réduises les dépenses afin de ne pas trop perdre d’argent avant d’aller chez le notaire, non ? #LisezEntreLesLignes »

C’est quand même une drôle de pratique, si c’est effectivement le cas, de vendre la station au moment où les cotes d’écoute sont meilleures que jamais, pour ensuite la faire planter en attendant que la transaction soit officialisée.

Bon, c’est quand même RNC qui est derrière BPM, c’est—à-dire le propriétaire de Radio X. On ne peut pas s’attendre à ce qu’ils aient de bonnes pratiques.

Aussi douteuse est leur reprise du balado « Processus », sans doute un des balados de sport les plus populaires au Québec. Pour ceux qui ne savent pas, Processus est un balado sur les espoirs de la LNH animé par Mathias Brunet et Simon Boisvert. Les fans du Canadien sont fans pas à peu près et s’intéresse beaucoup aux recrues et aux repêchages. J’imagine que c’est normal considérant que dernièrement, cette équipe n’avait pas mal juste de l’espoir à nous mettre sous la dent. Moi-même, j’aime beaucoup ce genre de balado.

Processus a un Patreon avec beaucoup d’abonnés. Sauf que là, les animateurs ne se sont pas entendus avec BPM pour un retour et ont décidé de partir de leur bord. Qu’à cela ne tienne, BPM a décidé de continuer Processus, mais avec d’autres animateurs. Semble-t-il que les abonnés au Patreon n’ont pas apprécié la chose.

Ce balado marchait à cause de ses animateurs, de leur bizarre de complicité, des connaissances étendues de Simon Snake Boisvert. Si tous les animateurs s’en vont, ce n’est juste plus la même chose. Reprendre le Patreon du balado et poursuivre comme si de rien n’était est vraiment bizarre. Comme quand je finis par remplacer Jean-Sébastien qui remplace Jean-Philippe à La journée. Il ne reste plus grand-chose de l’émission originale. Et dans leur cas, il ne reste plus rien, sauf le concept.

C’est d’autant plus louche que BPM a déjà un autre balado sur les espoirs avec l’un des nouveaux animateurs. Ils auraient pu juste miser là-dessus, mais non, ils se sont dit: on va garder les abonnés dans les plateformes de podcasts et ceux sur Patreon (j’imagine qu’ils se doutaient que beaucoup allaient partir, mais bon).

Ceci dit, ce n’est rien contre les nouveaux animateurs, Anthony Marcotte, Martin Thériault et Marco D’Amico. Je vais sans doute les écouter aussi. Mais tsé, c’est weird.

Uber eats

Je lisais la série de textes du Journal de Montréal sur Uber Eats et les autres services de livraison et ça m’a amené à me poser cette question: on est tu nonos, ou quoi? En gros, c’est pas payant pour les restaurateurs d’utiliser ces services-là, les livreurs sont sous-payés et les clients souvent insatisfaits parce que les livreurs botchent leur job.

Y’a juste les compagnies qui gagnent là-dedans. Des compagnies étrangères. C’est niaiseux parce que ça prend sûrement pas la tête à Papineau pour programmer une application équivalente qui ferait l’affaire des restaurateurs d’ici. Mais comme pour tout le reste, on est pris au piège, parce que ces applications sont simples et que les clients y sont déjà en masse.

C’est pareil pour les autres applis. J’utilise les produits de Meta et TikTok tous les jours, même si je sais qu’ils participent à détruire notre culture. Parce que je pense que si je ne m’en sers pas, je ne pourrai pas rejoindre les gens. On se tire tous dans le pied collectivement, mais y’a comme pas d’autres alternatives que de jouer leur jeu. Si je ne chiale pas contre Facebook sur Facebook, personne va savoir que je chiale sur Facebook. Quel enfer.

Liens de la semaine

Voici les liens vers les articles les plus intéressants de mon infolettre Tourniquet Express, cette semaine:

Criminalité chez les jeunes : quand PSPP déforme la réalité : « En somme, la criminalité a globalement diminué au Québec, ainsi que la gravité des crimes commis, durant une période où le pourcentage de la population issue de l’immigration a pour sa part eu tendance à croître. »
✱ Une analyse de l’IRIS.

“X censure parfois la vérité” : Grok, l’IA d’Elon Musk, dénonce sa suspension après avoir parlé d’un “génocide” à Gaza : « L’IA a elle-même expliqué, dans des messages en plusieurs langues dont en français, avoir été mise en pause pour avoir affirmé « qu’Israël et les Etats-Unis commettaient un génocide à Gaza », une décision qu’elle a critiquée après sa remise en ligne. »
✱ Hahahhahahahaha

Des chercheurs ont créé une plateforme de médias sociaux où chaque utilisateur était une IA. Les bots se sont retrouvés en guerre : « Les bots ont été entraînés sur des interactions humaines définies depuis des décennies par notre comportement en ligne dans un monde dominé par les algorithmes. Ils imitent des versions déjà corrompues de nous-mêmes, et il n'est pas clair comment nous pouvons nous en sortir. »
✱ Des robots à notre image, en somme.

La double difficulté des femmes québécoises sur Wikipédia | Radio-Canada : « Ce démantèlement ne surprend pas Catherine Bernier, administratrice de Wikimédia Canada, le volet canadien de la fondation Wikimédia, qui héberge Wikipédia. La page n’avait probablement pas assez de sources reconnues dans la francophonie. »
✱ Les Européens qui sont plus actifs jugent mal nos sources. C’est plus compliqué pour les sujets féministes puisque seulement 20% des contributeurs sont des femmes. Dommage.

La vision de l'humanité de Mark Zuckerberg est terrifiante : « Mais l'idée de Zuckerberg de combler la solitude avec des avatars algorithmiques est une vision du monde grotesque : un démantèlement délibéré du tissu social qui nous apporte communauté, culture, responsabilité et amour. Nous devons refuser cette vision. »
✱ Reuters a récemment révélé que le cadre éthique des chatbots de Meta était extrêmement flou.

Le vrai gagnant de l'essor de l'IA jusqu'à présent ? Le Big Cloud : « De nouvelles recherches des universitaires David Widder et Nathan Kim permettent de clarifier qu'il y a un autre bénéficiaire majeur de l'essor de l'IA qui passe largement inaperçu ; ce que les chercheurs appellent le Big Cloud. »
✱ Des entreprises qui détiennent un pouvoir immense sur nos données. Et nous continuons à leur confier des contrats.

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