Pats Burns ou l'ignorance du devoir éthique dans la post-modernité

De Socrate à Platon en passant par Guy Corneau, le concept d’éthique a beaucoup évolué depuis l’Antiquité. Même qu’on pourrait soutenir devant un comité qu’il s’est pardu en chemin. C’est qu’à l’ère de la post-modernité, il y a presque autant de déclinaisons possibles du concept qu’il y a d’individus, ce qui donne à penser que la chose en elle-même ne veut plus dire grand chose. Un peu comme Jean Lapierre, au fond. Et vous savez, c’est précisément ce vidage de sens du concept d’éthique qui permet à Pat Burns de parler dessus les ondes de CKAC Sports chaque matin.

Oui madame, disons-nous le franchement, l’éthique, c’est rendu comme de la crème glacée, t’en trouves pas mal de toutes les sortes chez Maxi. À la différence que quand t’en manges différentes saveurs en même temps, tu dégueules pas. Mais, tu peux être en maudit par exemple.

Prenons un cas de figure au hasard, l’émission Le Sportnographe à la Première chaîne de Radio-Canada. Récemment, nous y invitions Michel Bergeron afin de venir jaser sports dedans notre segment « La ligne du vieux poil » . Bien que ce dernier ait accepté l’invitation, la haute direction de CKAC Sports lui a interdit de visiter le studio 17 de la grande tour, et ce, en raison de 3 patentes.

1) Un contrat d’exclusivité radio de Bergie avec CKAC Sports ; 2) Notre statut de vive concurrence face à CKAC Sports ; 3) Le fait que nous n’avons pas à utiliser des gens payés par CKAC Sports pour améliorer notre show payé avec vos taxes.

Opinions respectées, mais pas partagées, dirait Martin Lemay.

Si vous le voulez bien, servons deux secondes à CKAC Sports la logique de CKAC Sports et posons-nous une question. De quelle éthique se chauffent-ils pour laisser Pat Burns parler de Canadien chaque matin dessus leurs ondes alors qu’il est lui-même à l’emploi du New Jersey, une organisation concurrente de Canadien me semble-t-il aux dernières nouvelles ?

À l’éthique procéduraliste ou à la morale communicationnelle de Jürgen Habermas me direz-vous, celle-là même qui considère qu’une solution est éthique quand les deux parties d’un problème sont d’accord sur la dite solution, hein ? Ok, mais je vous dirai que ceci n’est pas de l’éthique, mais plutôt de la marde puisque cela fait abstraction du bien commun qui, aux dernières nouvelles encore, concernait plus que deux parties ou personnes puisque nous vivons dedans une société. Évidemment, vous me direz en échange que le bien commun n’existe plus. Je vous demanderai : sommes-nous en crise économique actuellement ? Vous me répondrez oui. Je vous interrogerai sur les causes de la dite crise. Vous aurez l’air cave.

Té cas. Je m’arrêterai ici en ajoutant cela. Pour un ancien policier, le fait de travailler au sein d’une organisation radiophonique qui pratique diverses déclinaisons de l’éthique, voire de la justice, mettons que, hein. Ben c’est ça.

Oui, je suis en feu. Et surtout, ne m’éteignez pas. Ça me donne des boutons sur le nez.

On reconnecte un moment donné.

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