Les nouveaux modèles médiatiques, André Arthur au paradis et le sexisme botanique

Les nouveaux modèles médiatiques, André Arthur au paradis et le sexisme botanique

Bienvenue à Tourniquet, la référence en matière d’oiseaux tués par les éoliennes. Si vous n’êtes pas encore abonné à cette infolettre, suffit de cliquer sur ce bouton:


#tva et les médias

Beaucoup de choses ont été dites depuis l’annonce des coupures chez TVA par Pierre-Karl Péladeau. Une très triste nouvelle pour les 547 personnes qui perdent leur emploi. Ça me touche autant pour ces employés qu’en raison de l’impact que ça pourrait avoir sur la culture d’ici. C’est peut-être aussi utile de l’écrire que le sont les thoughts and prayers, mais bon.

PKP a mis les déboires se sa filiale sur le dos des GAFAM (avec raison) et sur le dos de Radio-Canada (avec un peu moins raison), entre autres. Tous les animateurs et chroniqueurs de Quebecor l’ont mentionné. Est-ce que les revenus publicitaires augmenteraient tellement si Radio-Canada se retirait du marché? J’en doute. Mais il faisait bon vendredi dernier de se poser en victime chez les experts en opinion de TVA.

On les comprend. Ils ne sont toujours bien pas pour faire un peu d’introspection et se demander si une partie des déboires de leur employeur s’expliquent aussi, justement, par l’omniprésence des commentateurs réactionnaires de l’entreprise. « Les jeunes n’écoutent plus la télé », nous disent à la télé ceux qui passent leur temps à trouver que les jeunes de nos jours sont des épais.

C’est rendu le modèle d’affaire des Bock-Côté, Martineau, Durocher, Dutrizac, Elgrably, Proulx, Facal, Dumont, Fournier, et j’en passe qui chaque jour s’attaquent aux pseudos « wokes » qui seraient sur le point de détruire la civilisation. Comment espèrent-ils renouveler leur public? Encore cette semaine, Mario Dumont nous offrait une tirade méprisante envers Montréal et sa population, s’étonnant que 50% des gens soit satisfaits du travail de Projet Montréal. Ces gens dont il déteste le mode de vie. C’est une opinion qui a sa place, mais peut-être que de lui donner toute la place n’est pas une bonne chose. Tranquillement, on soustrait les jeunes, les immigrants, les écolos et les intellos de l’auditoire. C’est dommage parce que les journalistes de Quebecor font du très bon boulot.

Je ne dis pas que c’est la raison principale de leurs problèmes, mais c’est un facteur dont il faut tenir compte au moins autant que la concurrence déloyale de Radio-Canada.

Ça, c’est pour le fond. La forme non plus ne rejoint plus les nouveaux publics. On sait depuis dix, quinze, vingt ans que le modèle des médias est appelé à changer. Mais TVA continue de miser sur ceux qui regardent la télé. Un pourcentage de la population en déclin constant. Ce n’est guère mieux du côté du gouvernement. Le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, a dit en point de presse que le système de financement n’était pas adapté à la nouvelle réalité, et qu’ils commençaient à regarder comment changer ça. Ils commencent! En 2023!

Plutôt que de faire des changements radicaux pendant que c’était le temps, on se retrouve à faire des panels désespérés sur la survie des médias entre deux pubs du Dr. Cho ou de bains avec une tite porte pour pas tomber. On annonce que les productions seront sous-traitées (probablement à des producteurs externes dont Quebecor est actionnaires, en passant), et on fait semblant que TVA Sports et le Centre Vidéotron, c’est pas ça le problème. Qu’on n’a pas fait d’erreurs de gestion ou de planification.

En 2006, Jean-Philippe Wauthier et moi lancions Cent papiers, un « média citoyen » qui voulait miser sur le fait que tout le monde peut produire de l’information, la remixer, la commenter, grâce à internet. J’avais oublié ça, mais ils en avaient même parlé dans Libération.

Bon, c’était un peu un plan de marde, parce que nous n’avions pas à l’époque les compétences pour gérer ça, mais aussi parce que nous étions un peu d’avance. Le modèle n’était pas le bon, mais il reste qu’aujourd’hui, les citoyens produisent de l’information nuit et jour sur les réseaux sociaux et certains en vivent. Des influenceurs, des humoristes, des populistes pas de classe, mais aussi des professionnels de l’information qui décident de se lancer à leur compte.

Denis Lévesque est l’un de ceux-là. Son entrevue avec Hugo Meunier nous donne une idée de ce que ses anciens patrons pensaient et laisse entrevoir un nouveau modèle:

« Le concept prend forme au fil du temps et l’animateur souhaite se démarquer. Mieux, c’est une petite révolution qu’il propose. « On veut créer un modèle qui va servir au Québec, comme une sorte de constellation de podcasts faits par des gens de gauche ou de droite qu’on va ensuite laisser aux jeunes, parce que nous, on ne sera pas là encore bien longtemps », raconte avec lucidité Denis Lévesque, qui souhaite mettre son clout à la disposition des talents qu’il recrutera au fil du temps. »

Il veut lancer une plateforme pour d’autres personnalités qui voudraient le suivre. Marie-Claude Barrette a le même plan.


#les médias en pyjamas

D’autre part, c’est assez fascinant de voir les rapaces de l’indignation se réjouir de ce qui arrive à TVA. Ian et Frank entre autres.

Voilà une série d’exemples de « médias » qui n’auraient rien à dire s’ils n’avaient pas accès à l’information que produisent les médias traditionnels. Même chose avec Jeff Fillion qui a dit récemment:

« Le meilleur move que j’ai pu faire, c’est de de m’en aller en pyjama dans mon sous-sol. C’est là que ça se passe maintenant, regardez où Joe Rogan tourne ces podcasts où Tucker Carlson fait ses émissions, […] c’est carrément la nouvelle manière de faire aujourd’hui. »

Il regarde TVA en pyjama et gueule dans un micro. C’est ça son modèle d’affaire révolutionnaire. Et si TVA disparaît, il va gueuler contre quoi? Mystère.

Ce n’est pas une mauvaise chose que de se lancer en solo. On s’en va de plus en plus vers ça, des médias d’une seule personne. Peut-être que les grands médias devraient prendre acte et miser sur les personnalités de leurs journalistes et chroniqueurs de façon plus décentralisée. Denis Dubois a de bonnes idées aussi. Je ne sais pas. Si les gens sont sur YouTube, TikTok, en balado (il y en a même qui lisent des infolettres), c’est là qu’il faut aller. C’est pourquoi j’ai moi-même commencé à faire une petite revue de presse quotidienne en vidéo plutôt que de publier des liens vers des articles que je trouve intéressants sur des réseaux sociaux en déroute. C’est comme Salut Bonjour, sauf que contrairement à Gino, j’ai pas de maquillage.

Vous avez bien compris, j’ai rédigé tout ce préambule pour pouvoir ploguer ma chaîne YouTube (c’est aussi sur TikTok).


#andré arthur

Il y a des mélodrames en ce moment sur les réseaux sociaux. Le compte Twitter André Arthur du Paradis a encore dit des énormités. Cette fois, il a fait un commentaire débile sur Jérôme Landry et une femme qu’il fréquente. On ne sait pas qui est derrière ce compte. J’ai déjà dit que des rumeurs parlaient du fils d’André Arthur. On m’a aussi parlé d’un chauffeur d’autobus de Québec. On se doute que la personne derrière le compte gravite autour des pirates de Jeff Fillion.

Le premier réflexe de Landry a d’ailleurs été d’interpeller Fillion et son coanimateur Gerry Pizza. Fillion a nié. Il a dit ne pas savoir qui était derrière le compte.

Pourtant, pas plus tard que la semaine passée, il disait connaître la personne derrière le compte.

Ensuite, Jérôme Landry a dit qu’il avait découvert que c’était un animateur de radio, un de ses anciens collègues. On parle ici de Yannick Marceau de BLVD. Ce dernier a aussi nié. Il a entre autres expliqué qu’il jouait au dek hockey pendant que André Arthur tweetait.

Le compte Twitter Kory Corner, lui, a analysé les différents changements de noms d’André Arthur au fil du temps. Ce n’est pas très éclairant, mais c’est un indice de plus.

Le mystère reste entier. On ne sait pas qui est le motté derrière ce compte suivi par 20 000 personnes (sacrament). Je pense qu’il ne faut pas exclure que ce soit vraiment André Arthur et que le paradis existe.


#plogues


#éolienne

Patrick Moore, ancien président de Greenpeace devenu climatosceptique a tweeté dernièrement ceci à propos des éoliennes.

C’est drôle parce que je venais juste de tomber sur une étude qui parlait de ces oiseaux tués par des éoliennes. Il est bon parfois de mettre les choses en perspective. Globalement, les chats tuent vraiment beaucoup plus d’oiseaux que les éoliennes.

« Ces chiffres ne sont pas insignifiants, mais ils représentent une infime fraction des oiseaux tués chaque année par d'autres moyens, comme foncer dans des bâtiments ou être attrapés par des chats domestiques qui rôdent, qui, selon des études antérieures, tuent respectivement jusqu'à 988 millions et 4 milliards d'oiseaux chaque année. »

Ce n’est donc pas un argument très convaincant pour mettre de côté les moulins à vent.


#sexisme botanique

Sur le front de la guerre à l’auto, il semble que les piétons et les cyclistes aient de nouveaux alliés: les glands. À Québec on a coupé des dizaines de chênes parce que leurs fruits poquaient les voitures. Quelqu’un m’a envoyé cette chronique des Années lumières à propos de quelque chose dont je n’étais pas conscient: le sexisme botanique.

« Et si les allergies saisonnières étaient l'une des conséquences insoupçonnées du sexisme : un « sexisme botanique », étrange concept selon lequel en favorisant les arbres mâles, les villes auraient contribué à l'intensification des allergies. »

Pour éviter les poques sur les chars, on rend des gens malades...


#musique

Très bon nouvel album de NOBRO. Des rockeuses de chez nous.


#citations

🔈 Mathieu Bock-Côté, à propos de la compatibilité culturelle

– Il y a personne qui se plaint qu’il y a trop de Chiliens au Québec ou qu’il y a trop de vietnamiens ou qu’il y a trop d’Haïtiens, qu’il y a trop d’Italiens, ce sont les gens qui s’intègrent bien. La communauté musulmane, c’est plus difficile. Je veux dire que ce que je te dise là, est-ce qu’on peut dire ça? […]
– Moi je pousserais ça plus loin. C’est le principe de compatibilité culturelle. Les gardiens du régime diversitaire nous disent, ah vous parlez de compatibilité culturelle, c’est du racisme, c’est du racisme différentialiste, ça c’est le terme qu’ils utilisent. Mais c’est les mêmes clowns habituels, on les connaît.

🔈 Maxime Bernier, qui confond 50% et 100%

– Quand j’ai emmené ce débat-là en 2019 au Canada anglais, on me traitait de raciste parce que je voulais des seuils d’immigration plus bas. Et là bien, on peut plus dire ça aujourd’hui, parce que l’ensemble de la population est d’accord qu’on est en train de détruire le fondement culturel.
– L’ensemble, c’est peut-être un grand mot, c’est une partie de la population.
– 50%.

🔈 Pablo Rodriguez, incisif

C’est que le Bloc québécois, il est jamais content, là, on le sait, il cherche la chicane. Ils sont fâchés quand on vote contre leur motion. Là ils sont fâchés parce qu’on vote pour leur motion. Monsieur le Président, on dirait une gang complète de schtroumpfs grognons.

🔈 Maxime Bernier, à propos de la promotion de la transition de genre

L’endoctrinement dans nos écoles en disant aux jeunes, ben si vous vous sentez pas bien dans votre corps, vous êtes peut-être un petit garçon au lieu d’une petite fille. Nous on dit il y a deux sexes et c’est vrai que des jeunes peuvent se sentir pas bien dans leur corps, mais il faut plutôt leur donner l’aide pour qu’ils s’acceptent eux-mêmes. Les conservateurs ont voté une loi avec le libéraux et le Bloc québécois pour faire la promotion de la transition des jeunes. Pour moi, ça n’existe pas une transition.

🔈 Max Bradette, qui récidive

Si les femmes veulent se vendre au niveau du hockey, c’est pas je te dis pas qu’ils ont besoin de se mettre tout nu, mais faut valoir qui nous montre une image féminine.

🔈 Joanne Marcotte, à propos du CO2

– Il n’y a pas de consensus et ça débat solide, est ce que c’est vraiment le CO2 qui influence à ce point là le réchauffement?
– J’adore et là je t’amène sur un autre volet que tu développes: l’importance du soleil.
– L’importance du soleil, […] c’est négligé, disons dans les rapports du GIEC. Ensuite les nuages.

🔈 Doc Mailloux, qui explique les problèmes de TVA

Il y a personne qui va soulever un point. Je vais être le seul, je vais me faire haïr, mais vous ne me ferez pas taire. C’est que groupe TVA, s’est féminisé dans sa gestion quasi mur à mur.

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