Le biais de pouvoir, Éric Duhaime et la guerre à Noël et la classe de Michel Villeneuve

Le biais de pouvoir, Éric Duhaime et la guerre à Noël et la classe de Michel Villeneuve

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#salon du livre

J’étais au Salon du livre de Montréal en fin de semaine. Même si mon livre est plutôt vieux, plusieurs personnes sont venues à ma rencontre. C’est toujours un plaisir de vous voir. Il y a même des gens qui sont venus me parler de cette infolettre et de ma nouvelle carrière de Youtubeur. En plus, j’ai vu Pierre-Yves.

Malheureusement, je n’ai pas réussi à mettre la main sur le livre de Bent Flyvbjerg (félicitation pour ce nom de famille, d’ailleurs) intitulé How Big Things Get Done et que les députés de la CAQ s’arrachent.

Ils essaient d’avoir l’air à leur affaire avec ça, mais ce livre présente comme premier biais à éviter dans les « big things » le biais de pouvoir:

« Le biais qui arrive en première position est le biais politique, soit «la tendance à délibérément et systématiquement déformer ou fausser l’information à des fins stratégiques.» Il est aussi appelé le «biais stratégique» ou le «biais de pouvoir».

J’espère qu’ils vont comprendre que ce n’est pas un livre d’instructions et qu’il s’agit d’une chose à ne pas faire. Permettez-moi de ne pas être très confiant. Surtout que les partisans d’un troisième lien en sont en ce moment à parler plutôt de deuxième lien (on change les mots plutôt que les idées) en se basant sur le projet de deux ingénieurs qui avait pourtant déjà été évalué et jugé pas très bon. Mais ça spinne et c’est en spinnant qu’on devient forgeron de ponts.


#poilievre

Un autre qui spinne, c’est Pierre Poilievre. Sa petite altercation avec une journaliste de La Presse canadienne était pathétique.

Il a aussi fait la même chose en français, mais en version moins éloquente. Rebel News a aussi présenté la discussion d’un autre angle, mais Poilievre n’a pas l’air plus sympathique. Clairement, il a aimé les réactions autour de sa vidéo où il mange une pomme et tente de récréer ce moment.

Il a donc fait la leçon à la journaliste qui avait pourtant entièrement raison de se demander si c’était responsable de parler de terrorisme avant de savoir si c’était du terrorisme (alerte au divulgâcheur: ce n’en n’était pas). Poilievre avait dit en chambre qu’on avait affaire à un attentat terroriste et dans sa réplique à la journaliste, il dit qu’il ne faisait que rapporter la nouvelle de CTV News… pourtant publiée environ 15 minutes plus tard. Je me doutais que Pierre Poilievre voyageait dans le temps, mais je pensais qu’il nous arrivait du passé, pas du futur. Dans les faits, il ne voulait juste pas dire que c’était sur Fox News qu’il avait vu ça.

Je suis un peu mystifié par le phénomène Poilievre qui est en avance dans les sondages. D’abord par le fait que sa base apprécie toute cette hargne, ensuite par le fait que les Canadiens en général ne se formalisent pas de toute cette hargne. C’est assez simpliste comme analyse, mais je trouve qu’il a l’air pas fin.


#tout peut arriver

Ce qui m’amène à notre wannabe Poilievre local: Éric Duhaime. Duhaime, lui, a de la misère à avoir l’air « pas fin ». Les gens qui l’ont rencontré le savent, c’est un gars plutôt sympathique. Même lorsqu’il vient à Radio-Canada. Depuis quelque temps, ses amis les chroniqueurs et animateurs de Radio X et les influenceurs qui tournent autour de la nébuleuse pirate l’incitent à être plus agressif avec les médias, à leur répondre, à leur dire lorsque leurs questions sont « niaiseuses ». À être plus comme Poilievre, quoi.

Samedi dernier, il était à l’émission de Marie-Louise Arsenault et ça ne s’est pas bien passé. Dès la première question, il s’est montré agressif et ça s’est poursuivi pas mal tout le long de l’entrevue. J’ai fait une chronique à la radio pour tenter de montrer comment tout ça semble arrangé, mais j’aurais eu besoin de plus de cinq minutes pour expliquer la chose.

J’aurais aimé faire entendre des extraits de la dizaine d’entrevues que le chef du PCQ a données dans la dernière semaine pour montrer que les questions qui lui ont été posées étaient les mêmes que Marie-Louise, mais que ses réactions étaient complètement différentes. J’aurais voulu présenter toutes les fois où dernièrement des animateurs de Québec lui ont dit d’être moins doux et toutes les félicitations qu’il a eues suite à son passage à Tout peut arriver. Montrer à quel point jouer à la victime de Radio-Canada est payant pour lui auprès de sa gang et de ses fans qui n’en reviennent toujours pas de la pandémie. Les auditeurs qui téléphonaient sur la ligne ouverte de Radio X étaient très émotifs et encourageaient Duhaime à « rentrer dins dents » aux journalistes.

D’ailleurs, pas besoin de vous dire que Marie-Louise a été inondée d’insultes misogynes après que les amis de Duhaime l’aient mise sur la sellette.

Encore mercredi à QUB Radio, il se faisait aller le misérabilisme et se disait victime de Radio-Canada devant un Benoît Dutrizac approbateur. Benoît Dutrizac qui avait ironiquement commencé son entrevue avec la même question que Marie-Louise Arsenault: « 77% d’approbation chez vos membres, qu’est-ce qu’on vous reproche? ». Une question qui n’a pas du tout insulté Duhaime cette fois-ci. Ben coudonc.


#plogues


#guerre à noël

De toute façon, M. Duhaime ne semble pas être capable de penser par lui-même à des façons de semer la discorde. Il essaie d’être comme Poilievre et importe toutes les superbes idées de nos voisins du Sud. Cette semaine, le voilà qui s’inquiète de la guerre à Noël, un classique du temps des fêtes de Fox News.

Ça me rappelle quand il s’était plaint que la bûche de Noël était devenue la bûche des fêtes, mais qu’il n’avait pas réalisé que le changement datait d’il y a 45 ans.


#annuler honoré mercier

La guerre aux wokes n’a pas non plus été inventée ici. Les chroniqueurs de Québécor n’en finissent plus d’en parler. Mathieu Bock-Côté qui vient d’écrire un livre sur la culture de l’annulation, entre autres, en est même rendu à vouloir annuler des mots dans les médias. Paradoxal.

Mais ça fait vendre, le mot woke, on dirait. Tellement que la semaine dernière, Gilles Proulx a écrit une chronique sur l’idée de certaines personnes de changer le nom de la circonscription de Mercier. Il semble que le changement de nom viserait à mieux refléter ce qu’est cette circonscription. Je ne dis pas que c’est une bonne idée. Par contre, le titre de la chronique me fascine.

Pourtant cette proposition n’a rien à voir avec l’idée d’annuler Honoré Mercier. Il n’y a aucun woke dans cette histoire, sauf dans le titre.


#misogynie

Enfin, j’ai été très surpris de voir cette fin de semaine les statistiques de mon site web Le Sportnographe. Les citations que j’y publie attirent chaque jour quelques visiteurs, mais là, c’était fulgurant et je n’étais pas trop sûr pourquoi. J’ai compris quand j’ai vu quelle publication attirait l’attention: « Michel Villeuve très heureux de la victoire de Marie-Claude Savard »

C’est que Marie-Claude Savard a raconté dans un balado à quel point Michel Villeneuve (elle a parlé de Réjean Tremblay aussi) avait été condescendant à son endroit et ça a beaucoup roulé sur les réseaux sociaux et dans les médias. Les gens ont fait de recherches et sont tombés sur le Sportno.

Non content de passer pour un vieux mononcle, Villeneuve en a rajouté sur Twitter.

Heureusement que bientôt, les journalistes sportifs seront remplacés par des robots.


#musique

Une nouvelle pièce du groupe de Simon Duchesne (comme dans Tyler et Simon):


#citations

🔈 Jean-Yves Duclos, à propos des chances que les Nordiques reviennent

– Deux choses là-dessus. La première, c’est que le hockey, ça m’intéresse. La deuxième chose, c’est que cette question-là relève du gouvernement du Québec.
– Et son calcul de probabilité là qu’est ce que vous en dites?
– Ayant déjà enseigné les probabilités, effectivement son 10% semble fonctionner.

🔈 François Lambert, à propos de Bernard Drainville

En parlant de Drainville, il a dit, ben écoutez là là, vous en allez en grève fait que travailler plus fort avant pour donner des devoirs aux élèves pour pas les laisser tomber avant. Maudit qu’il est épais. Il est tu assez épais? […] Donc à suivre, mais non, demande pas aux profs d’en faire avant, imbécile. Imbécile.

🔈 Manon Massé, pétante

Porte-parole, là, on l’est pas à la naissance, c’est quelque chose qui se développe. Pis moi, j’en suis l’exemple pétant.

🔈 Justin Trudeau, à propos du projet du Bloc de contrer les discours haineux

Ultimement ce que ça prend, c’est que les gens se souviennent de qui on est en tant que Canadiens, qu’on n’est pas là pour lancer des molotovs contre les centres religieux qu’on n’est pas là pour inciter la haine entre les Canadiens.

🔈 Alexandre Boulerice, à propos de François-Philippe Champagne

Le PDG de Métro affirme, et je cite, on n’a pas changé nos prix suite à cette rencontre là. Incroyable, le seul spécial, c’était sur la dinde, parce que c’était l’action de grâce. Fait que la dinde dans l’histoire, là c’est tu les consommateurs qui payent trop cher ou c’est le ministre de l’Industrie?

🔈 Dominic Maurais, qui ne semble pas comprendre le message de Mathieu Bock-Côté

– Pierre Poilievre, à quel moment ressent-on le besoin de le transformer en infréquentables d’extrême droite? Et c’est comme ça que la gauche assure son hégémonie idéologique. On se contente de leur coller une étiquette pour dire, ce sont des monstres, n’en parlez pas.
– Pis j’ai déjà joué dans le film évidemment.
– Bien sûr.
– Mais je reviens sur le fait que tu sois indépendantiste. Dans l’autobus du oui, là, il faut que tu comprennes Mathieu, qu’il y aura GND.
– Bien sûr.
– Et tous ses amis communistes.

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