Aujourd’hui, je vous parle de l’évolution de la terre et de l’être humain et du fait que ça me déprime un peu. Les abonnés premium pourront lire mon « analyse » du résultat de l’élection partielle dans Arthabaska.

La terre et ses pinottes

La semaine dernière, j’étais à regarder une énième série télévisée poche que j’allais finir par ne pas terminer quand je me suis dit que je pourrais regarder des choses intelligentes à la place. Une idée de génie, je sais. Ne vous trompez pas, j’adore regarder des séries télé abrutissantes. Ça me fait du bien de penser à autre chose. C’est juste qu’ici, on parle de séries tellement peu captivantes que j’en viens à passer des épisodes complets à checker mon téléphone. Pas tout à fait une bonne façon de s’évader des tumultes du 21e siècle.

Donc tant qu’à faire, aussi bien regarder des choses intelligentes et captivantes. Ça existe. Je me suis donc lancé dans la série documentaire « Les 5 vies de la terre » sur Tou.tv. C’est une production de la BBC qui retrace, vous l’aurez deviné… les cinq vies de la terre. C’est passionnant, même si pendant de longs bouts, il ne se passait pas grand-chose sur la terre. Surtout, je suis sorti de là assez frustré. La terre est une sorte de miracle. Les mécanismes, les réactions et les nombreux hasards qui ont mené à ce qu’elle soit viable et engendre des personnes comme vous, moi et Céline Dion sommes incroyables. Que des gens soient à ce point indifférents à ce qu’on lui fait subir en ce moment parce qu’ils ne veulent pas payer vingt cennes de plus le litre de gaz (oui, je prends des raccourcis) me fait capoter. M’évader des tumultes du 21e siècle devra attendre.

Dans cette série, on comprend à quel point l’équilibre de l’atmosphère et du climat est fragile et qu’il aura fallu des millions d’années pour en arriver à son état actuel. Les plus grands experts des plus grandes universités nous expliquent la chose en détail. Les cerveaux les mieux conçus qui ont fait les recherches les plus poussées. Mais c’est vers des ti-clins qui pensent comprendre la science ou qui font croire qu’ils comprennent la science qu’une bonne partie de la population et même de nos dirigeants se tournent. Ça donne le goût de pleurer.

Cette semaine encore, un « chercheur » canadien a été nommé dans un comité climatosceptique de Donald Trump. Le gars sévit à l’Université de Guelph. C’est un prof de finance. Toujours utile un prof de finance pour nous parler de climat. En plus, il est « signataire de la "déclaration évangélique sur le réchauffement climatique" de la Cornwall Alliance, une organisation de chrétiens évangéliques conservateurs. » C’est pas décourageant rien qu’un peu.

Un texte dans Le Devoir donnait un indice de l’angle à la mode chez les influenceurs malhonnêtes pour ridiculiser les mesures environnementales. Margaret Levi, professeure de sciences politiques à l’Université de Stanford y était citée:

« Une partie de la responsabilité du gouvernement est de protéger la santé et le bien-être de ses citoyens dans la mesure de ses moyens, ce qui nécessite une certaine réglementation.  »

C’est sur ce clou qu’ils tapent tous les jours: le gouvernement, les médias, veulent trop nous protéger. La grosse affaire sur X pendant la fin de semaine était cette interdiction temporaire de faire des randonnées en forêt dans les Maritimes.

Ou bien un jour, y'aura plus de forêt et ce sera aussi trop tard.

Chaque anecdote est propice à nous dire que le gouvernement nous materne, que ce soit légitime ou non (oui, parfois on nous materne trop). Chaque jour que le bon Dieu amène (quoiqu’ils n’ont pas parlé de lui dans Les 5 vies de la terre), une nouvelle quelque part au Canada vous donnera l’impression qu’on ne peut plus rien faire sans se mettre un casque sur la terre. Une manne pour les climatosceptiques.

Pierre Poilievre pendant ce temps ne lâche pas le morceau de la taxe carbone et veut sauver l’industrie du plastique avec des arguments franchement pathétiques.

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« Ceci dit, cette interdiction des plastiques ne vise pas seulement, vous savez, à sauver vos pailles. Il s'agit d'économiser environ 400 ou 500 dollars par an sur les aliments qui seraient autrement gâchés, faute de plastique pour les conserver. »

Donc c’est pas juste nos pailles en plastique qu’il veut sauver, mais notre nourriture. Parce que si on n’avait pas de plastique, on emballerait notre bouffe avec quoi? Vous aviez pas pensé à ça hein?

On nous prend vraiment pour des idiots.

J’adore les balados sur l’origine de l’humanité. L’évolution de l’homo sapiens qui pendant 300 000 ans a parcouru la terre sans trop laisser de traces. Je me demande toujours comment ils vivaient pendant tout ce temps, jusqu’au néolithique. Mais ces 300 000 ans sont une pinotte dans l’histoire de la terre. Les 100 dernières années qui ont fait exploser les avancées technologiques sont une pinotte dans l’histoire de sapiens. Le fait qu’on a attendu tout ce temps pour développer des outils tellement sophistiqués qu’ils vont mener à notre autodestruction est effarant. On s’enligne pour devenir du beurre de pinottes. La voie de l’humanité semble tracée et ce sera dur de revenir en arrière, surtout s’il y a des maudites pistes cyclables dans le chemin.

Si toute l’humanité pouvait regarder cette série, peut-être qu’on serait un peu moins tatas.

Les liens de la semaine

Voici les liens vers les articles les plus intéressants de mon infolettre Tourniquet Express, pour les nonos qui n’y seraient pas encore abonnés. Alors voilà:

Alors que la merdification d'Internet progresse, voici quelques-uns des pires contrevenants - Ars Technica : « Doctorow estime qu'il existe quatre forces fondamentales susceptibles d'empêcher les entreprises de se dégrader : la concurrence, la réglementation, l'auto-assistance et les travailleurs du secteur technologique. Une à une, dit-il, ces contraintes ont été érodées à mesure que les grandes entreprises pressurent Internet et ses utilisateurs pour obtenir des dollars. »
Une liste d'exemples de la merdification d'internet.

Une autre victime notoire du wokisme de droite | Le blogue de Richard Hétu : « La raison officielle de cette suspension de subventions : UCLA n’a pas réussi « à promouvoir un environnement de recherche exempt d’antisémitisme et de préjugés ».
Le wokisme de droite: votre environnement ne lutte pas suffisamment contre l’antisémitisme, donc on enlève les subventions à l’un des plus grands mathématiciens au monde. En plus, l’administration Trump est malhonnête dans son évaluation.

Critiquer le patriarcat n’est pas haïr les hommes | Le Devoir : « Lorsque les féministes dénoncent le patriarcat, elles ne disent pas que tous les hommes sont coupables ou malveillants. Elles soulignent qu’il existe un système qui accorde des privilèges à certains — souvent de manière inconsciente — et qui en désavantage d’autres. »
Voilà.

Malaise et manipulation : on déconstruit le culte de la célébrité avec Théodore Pellerin | URBANIA : « Sur les réseaux sociaux, c’est facile d’avoir l’impression d’être vu par quelqu’un qui ne te voit pas. »
Le sujet de ce film m’interpelle. C’est vraiment super les relations qu’on peut développer avec des admirateurs, mais ça peut être aussi très étrange.

Enfants brillants issus de milieux défavorisés : perte d'avantage cognitif en début d'enseignement secondaire : « Après la transition vers l'enseignement secondaire, les enfants très performants issus de familles à faibles revenus ont tendance à connaître un déclin particulièrement marqué de leur attitude envers l'école, de leur comportement, de leur santé mentale et de leurs résultats scolaires. »
L'avantage de naître dans une famille aisée l'emporte sur le reste.

Les perceptions au sein du groupe jouent un rôle disproportionné dans la montée de l'extrémisme politique, selon une étude : « "La méta-perception des gens a tendance à être exagérée ; ils ont tendance à exagérer à quel point l'autre camp ressent de la mauvaise volonté envers leur camp", explique Lee, également nommée au département de psychologie de la Faculté des arts et des sciences. »
J’ai effectivement l’impression qu’il n’y a qu’une minorité qui a de l’animosité envers les gens qui ne pensent pas comme eux, mais on a l’impression que c’est plus.

Comment nous avons échangé l'anxiété contre l'apathie : « L'ironie est cruelle : en nous protégeant de la douleur de nous soucier trop, nous avons créé des conditions qui justifient encore plus d'inquiétudes. »
Difficile d’être engagé et d’être heureux, de nos jours.

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Musique

J’ai vu que la rappeuse Doeicchi avait été excellente à Osheaga alors je me suis dit que j’allais l’écouter. J’ai réalisé que j’en avais déjà entendu des bouts dans des vidéos TikTok…

⚑ PREMIUM: Éric Duhaime défait dans Arthabaska

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