Latendresse compte son plus beau but en carrière
Hier soir, à l’intérieur de son domicile bien rempli, Canadien affrontait le vrai Edmonton, le même qui, rappelons-le, fut défait l’année dernière par la Caroline en final de la coupe Stanley. Il serait bien au passage de rappeler à l’amateur que Canadien aurait lui aussi pu battre le Oilers s’il n’avait pas perdu contre la seule équipe qu’il a affrontée en série. La preuve, dans l’unique affrontement possible entre les deux équipes cette année en saison régulière, Canadien repart avec ses deux points victorieux comme un grand. Vous pouvez donc être heureux et satisfait, puisque, au risque de me répéter, Canadien va bien. Même votre petit Guillaume a marqué un superbe but qui lui a valu une place pour fusiller le gardien adverse après le temps réglementaire. Sans vraiment le savoir, ce but, tout le monde l’attendait. Et, comme vous l’avez probablement déjà aussi vécu à quelque part, l’attente rend agressif, voire furieux.
Edmonton a probablement ébranlé votre méchant party à 13 minutes 54 secondes de la première période lorsque le gaucher Brad Winchester a réussi à déjouer le gardien numéro un ou deux de Canadien, David Aebischer. Cristobal Huet avait assez réchauffé le devant du but de Canadien en ajoutant un jeu blanc et une défaite à sa fiche, et la cage était maintenant prête pour votre Aebi. Si la tendance se maintient et si vous vous posez encore la question, Cristobal Huet réchauffera encore le banc d’Aebisher contre le Toronto à Toronto. Mais rassurez-vous, votre Huet-Huet-Huet sera fort probablement de retour devant le filet lundi prochain. Comment puis-je affirmer une telle chose lorsque Guy Carbonneau ne portait pas le micro sons et images de RDS ? Sans le savoir, je dois tout simplement être un devin sans boule de cristal. Si je me trompe, fidèle lecteur, vous pourrez toujours vous payer ma tête et m’enlever du crédit sur le forum Petsi.
À ce moment-là, Guilaume n’avait pas encore marqué son plus beau but en carrière, dans l’air du centre de la téléphonie, la tension était palpable à l’oeil nu, et certains clamèrent même une nouvelle rivalité canadienne. Komisarek tapocha le gaucher Winchester qui avait compromis un peu plus tôt votre mardi arrosé. Rivet compta et le party reprit. Aaron Downey se chamailla dans l’illégalité avec Jason Smith, et les arbitres l’expulsèrent un peu puisqu’il n’avait pas son chandail tricolore bien attaché. Souray se choqua lui aussi lorsque le Oilers tenta de blesser le remplaçant de Zednik, Mike Johnson. Or, comme le dit le dicton, au hockey comme dans la vie, il faut toujours défendre le plus petit et punir les méchants. L’attente rend agressif, voire violent. Ne l’oubliez jamais.
Pendant le camp d’entraînement, plusieurs ne l’avaient jamais vu jouer, mais tous le voulaient dans l’équipe. Au début de la saison, beaucoup criaient son nom à la moindre occasion. Déjà, on admire sa jeunesse, son ardeur et sa nationalité. Mais, hier, Guillaume Latendresse, le numéro 84 de Canadien pour ceux qui ne le savaient pas, a compté son premier but dans la grande ligue. Selon moi, c’est son plus beau, et, personnellement, je le placerais dans les jeux de la semaine. Pauvre Guillaume, il savait qu’il avait marqué et il célébrait puisque la chose était finalement accomplie, mais l’annonceur, lui, ne l’avait pas vu ainsi. Le but du tricolore compté par le numéro 11, Sakuuuu Koivuuuu. Comme le dit l’expression, ne jamais vendre la peau de l’ourson avant de l’avoir tué. Cette voix a résonné en lui, et, sur le banc, les lèvres tremblantes, Guillaume a d’ailleurs déclaré à son capitaine Saku quelque chose comme « ouain, j’ai l’air épais d’avoir fait tout un move de même ». Mais, lorsqu’on pousse discrètement une rondelle qui glisse déjà sur la ligne rouge à l’intérieur du filet, on ne peut pas s’attendre à avoir tout le crédit. Or, la foule jubila lorsque, après révision, le but lui fut accordé. Chapeau Guillaume. Après ce but tant attendu, certains ou certaines mirent leur engin de recherche afin de savoir si votre Gui-Gui-Gui avait une blonde. Il faut donc comprendre qu’il est plus intéressant de fréquenter un messie qu’un plombier. Or, Guillaume l’a dit, il n’a pas le temps de rencontrer des gens, il voyage et joue au hockey. Alors, pensez-y. Ça donne de la crédibilité de « scorer ».
Or, ce but, que vous attendiez, n’était malheureusement pas un but gagnant. Oui, la tension se dissipa et les batailles cessèrent, mais le Oilers décida de confronter Canadien lors d’une fusillade en demandant à Peter Sykora de placer la rondelle dans le haut du filet. Saku s’élança et, d’une belle feinte, déjoua Roloson. Sykora frappa agilement le poteau. Étant sur une bonne lancée, Guillaume a eu sa chance, mais il l’échappa derrière le filet. Aebischer céda devant Hemsky, mais arrêta Pisani. Donc, en marquant d’un lancer bas et hors poteau, Kovalev procura la victoire à Canadien.
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