Du bon hockey de deuxième période

Il y a de cela quelque temps, plusieurs sommités de l’analyse sportive avaient accordé leurs flûtes enchantées pour noter avec perspicacité que Canadien avait de sérieux problèmes à la hauteur de la deuxième période. On ne peut que se rendre aujourd’hui compte que Carbonneau avait pris bonne note de cette constatation, et que lors de ses entraînements, la flanelette s’était donné à fond dans le perfectionnement de son jeu en deuxième tiers-temps. Hier, contre le redoutable Sydney "je ne suis pas à l’aise en français en direct même si j’ai passé deux ans à manger de la poutine à Rimouski et même si je dis tabarouette dans une publicité de Reebok" Crosby et ses Pingouins, Canadien a livré sa meilleure deuxième période de la saison.

Évidemment, on sait que le temps d’entraînement de l’équipe n’a pas augmenté et que la plage horaire accordée à la pratique du hockey de deuxième période a inévitablement empiété sur le temps de pratique des première et troisième périodes. Le Pittsburgh a complètement dominé le premier engagement de la joute d’hier, et il faudra sans doute que Carbo équilibre le temps accordé à chaque période s’il ne veut pas que le partisan, souvent qualifié de septième joueur, soit contraint de subir pendant une semaine la délibération analytique des commentateurs sur les problèmes de l’équipe en début de match.

Il faut tout de même constater que les choses (les petites comme les grandes), à l’instar du nez de Radek Bonk, commencent à se remettre en place, notamment avec le retour de Christopher Higgins. On se disait qu’il manquait à Canadien un attaquant de puissance, ou un joueur de concession, ou n’importe quoi du même acabit, pour aspirer à la Stanley, mais on avait oublié le petit Higgins qui piaffait avec les femmes des joueurs dans les gradins.

D’ailleurs, il semble qu’il soit déjà toléré d’évoquer l’odeur de coupe (qui doit sentir la robine) dans le monde rationnel du commentaire sportif. Hier, Jacques Demers a laissé entendre que Canadien pourrait bien aller chercher Joe Sakic dans la mesure où Colorado lui dirait "va gagner la coupe ailleurs, et reviens l’an prochain". Bien sûr, ici au Sportnographe, nous sommes du genre à trouver que ça sent la coupe à longueur d’année, mais se faire confirmer la chose par quelqu’un qui connait ça, ça nous fait un petit velours.

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