De l'importance de jouer 60 minutes

On ne le dira jamais assez, mais on ne comprend pas vraiment pourquoi : il est important de jouer 60 minutes et au moins trois périodes au cours d’un match de hockey. En effet, on peut admettre sans trop se tromper que le fait de jouter pendant tout le match n’est pas dénué d’intérêt lorsque l’objectif est d’emporter la victoire, mais est-il vraiment nécessaire de le rappeler ? Canadien devrait pourtant savoir que le fait de n’être pas payé à l’heure n’empêche en rien la nécessité de se donner à fond, tout le temps. De fait, à moins que l’on ne se trompe, c’est à peu près la seule chose sur laquelle le joueur de hockey doit se concentrer. On peut donc être étonné ou même surpris d’entendre Craig Rivet expliquer que "la plus grande force de cette équipe [le Buffalo] est qu’elle travaille sans relâche"...
Il faut dire qu’avec la façon dont Canadien jongle avec les impondérables, il peut se permettre certains relâchements. On en veut pour preuve un des plus spectaculairement représentatif "but rebut" de la saison offert par Radek Bonk mercredi dernier. Les conditions étaient si bien réunies, que même un Kovalev (à considérer aux fins de cette leçon, comme un exemple de joueur éclatant), n’aurait pu l’enfiler plus joliment.
N’empêche que les impondérables étaient du côté de Canadien mercredi non seulement parce que les conditions gagnantes de "buts rebuts" étaient au rendez-vous, mais aussi parce que les arbitres étaient du bon bord et que Huet était en grande forme. Bon, on peut assez facilement pondérer l’apport de Huet : .932. Néanmoins, il a ici été prouvé à maintes reprises que les analystes sportifs qui possèdent de plus puissantes calculatrices à énergie solaire que le département de comptabilité du Sportnographe ne reculent pas devant la possibilité de pondérer les impondérables.
Pas plus d’ailleurs qu’ils ne rechignent à citer hors contexte afin de donner du punch aux titres qu’ils donnent à leurs articles (ce qu’ici nous faisons aussi, mais avec transparence). Par exemple, il n’était probablement pas venu à l’idée de Sheldon Souray de comparer Cristobal Huet à Martin Brodeur avant qu’un journaliste ne lui susurre dans le creux du casque trop grand que "Huet ressemble passablement à Brodeur". "Effectivement" a répondu Souray, "il me rappelle Martin". Et voilà, ne restait plus qu’à éditer un peu la phrase pour la faire fitter dans le Journal de Montréal : "Sheldon Souray : Huet me rappelle Brodeur". Faudrait engager ce journaliste.
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