Aujourd’hui, je vous parle de la campagne électorale municipale, de l’importance d’essayer des affaires, de Jésus et pour les abonnés payants, des coulisses du carrousel de La journée.
Les candidats clownesques
J’adore les campagnes électorales municipales parce que j’estime que le niveau municipal est celui qui a le plus d’impact sur nos quotidiens et parce que c’est vraiment bon pour quelqu’un qui fait des petites blagues sur la politique à la radio (surtout pour ça, j’avoue). Les personnes que nous choisissons pour gouverner nos villes décideront de comment celle-ci seront aménagées et ça aura un impact sur notre santé, nos finances, notre bonheur.
Encore dernièrement, on m’a pointé vers cet article qui expliquait à quel point l’aménagement d’une ville peut changer l’état de santé de sa population:
« Si chaque ville des États-Unis offrait la même accessibilité piétonne que Chicago, 36 millions d’Américains de plus atteindraient les recommandations en matière d’activité physique. »
Si nous choisissons des maires qui sont conscients de ce genre de fait, tout le monde s’en portera mieux.
Mais je vous ramène au deuxième aspect qui me fait aimer les campagnes électorales municipales: les clowns. On nous dit dans les médias que la gauche « radicale » est souvent élue dans les grandes villes. D’ailleurs Mathieu Bock-Côté en parlait à LCN récemment.
Semble-t-il que de vouloir augmenter un petit peu l’espace consacré aux cyclistes et aux piétons en ville soit quelque chose de « radical ». Genre passer de 4% à 5% de la chaussée. RADICAL!
Comme le dit M. Bock-Côté, les citoyens de grandes villes, et c’est pas mal le cas partout, on a tendance à être plus à gauche que les citoyens de région. Ma conjointe de faire me rapportait l’autre jour avoir entendu une explication du phénomène quelque part (sûrement sur l’internet). Pour expliquer les différentes conceptions de la liberté entre citadins et ruraux:
« Le gars de région veut pouvoir sortir dehors et donner des coups de bat dans le vide. Le gars de ville veut pouvoir sortir dehors et ne pas recevoir des coups de bat. »
Ce sont ces visions différentes qui expliquent bien des chicanes dans nos médias. Il n’y en a pas une meilleure que l’autre, c’est juste deux mondes. Mais je me demande si la gauche ne gagne pas plus souvent en ville parce que les candidats de droite font dur.
En ce moment à Montréal, le seul candidat qui représente la droite semble être Gilbert Thibodeau, un individu très louche qui s’inquiète du nouvel ordre mondial et qui relayait de la pseudoscience pendant la pandémie. Cette semaine, d’autres champions se sont manifestés. Ken Pereira, qui a un profil aussi saucé que celui de Thibodeau, et Lino Zambito, qui trouve que Montréal « sans exagération » est pire que Gaza et l’Ukraine. Benoît Dutrizac a dit que cette dernière rumeur était une blague qu’il avait orchestrée, mais Zambito avait aussi évoqué son intérêt à Radio X.
À Québec, on a Stéphane Lachance, aussi assez impliqué avec le Parti conservateur du Québec pendant la pandémie et collaborateur à Radio X. Quant à Sam Hamad, je ne sais pas si on peut le qualifier de droite, mais il est anti-tramway et quand même un peu loufoque. À Trois-Rivières, le conservateur Yves Lévesque, qui a déjà dit qu’il faudrait envoyer les kidnappeurs d’enfants sur une île: « Je domperais des couteaux, une vache, des graines de tournesol, pis là vous allez faire votre monde à vous ». Il estime que gérer Shawinigan, c’est comme gérer Montréal, mais en plus petit.
Les candidats de gauche ne sont pas si farfelus, il me semble. Tout ce que les critiques de Valérie Plante ont trouvé pour s’en moquer, c’est de rappeler sans cesse qu’elle ricane beaucoup. Quant à Bruno Marchand, il a beaucoup d’espadrilles de course. C’est plutôt leurs idées qui sont critiquées, alors que les candidats dits de droite ne sont juste pas crédibles.
Comment se fait-il que des candidats d’une droite plus économique, qui voudraient miser sur les entreprises, les industries, baisser les taxes, construire davantage, je sais pas, comment se fait-il qu’ils ne sont pas au rendez-vous et qu’on ne nous offre que des caricatures?
Au provincial aussi. Encore dernièrement, Jacinthe-Ève Arel à Noovo nous énumérait une liste de candidats potentiels pour remplacer François Legault.
François Lambert, Olivier Primeau… oui, ils sont connus, mais tsé. C’est pas tout à fait nos plus grands fleurons. Denis Coderre tant qu’à y être?
D’ailleurs, il a écrit une lettre ouverte dans le Journal de Montréal cette semaine, qui était un peu comique. Il donnait des conseils aux candidats:
« La politique m’a appris au moins trois choses: Promets peu et livre beaucoup («Low Expectation, High Delivery»); Dans la vie, mieux vaut être respecté que populaire; Plus facile de dire la vérité, mentir nécessite de la mémoire. »
Parlant de mémoire, on dirait qu’il a oublié qu’il avait évité d’avouer avoir regardé son téléphone au volant pendant beaucoup trop longtemps.
Quant à cette idée de « mieux vaut être respecté que populaire », ça m’a étonné qu’il dise ça parce que dans presque 100% des entrevues qu’il donne (encore cette semaine), il rappelle qu’il est très connu, que tout le monde lui parle, que 95% des gens savent qui il est. Aussi, il cite toujours Churchill. Sans exception. Avant j’étais excité à l’idée de l’écouter en entrevue (c’est pour mon travail), mais là, c’est rendu redondant.
Je comprends bien que les succès de Trump sont inspirants pour certains. C’est en étant tapageur et moqué que l’on fait parler de nos jours. Mais il me semble que la droite mérite mieux que tous ces clowns.
Plogues
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- 🎥 Lino Zambito explique l'importance d'être respectueux, genre - OLI 24/7
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- 🎥 Écriture inclusive: Jean-François Roberge à la rescousse de la conjugaison - OLI 24/7
Essayer des affaires
HugoDécrypte était à Montréal pour annoncer une succursale locale de son entreprise d’influencage. Je dis influencage, mais il parle d’actualité sur les réseaux sociaux, et ça fonctionne bien. On a beaucoup parlé ici d’Alexane Drolet qui s’en inspire en partie. Ses affaires semblent bien fonctionner et c’est tant mieux. Remarquez, je ne vois pas trop la différence entre ce qu’elle fait et les médias traditionnels, à part le format décontracté (et l’omniprésence des pizzas). Mais si ça intéresse davantage les jeunes à l’info, tant mieux. Aussi, il en faut, parce que certaines plateformes bloquent les publications des grands médias au Canada.
J’ai accroché sur un bout du texte du Devoir:
« La leçon de l’apprentissage par essais et erreurs à bas coût tient encore. Depuis une décennie, HugoDécrypte multiplie les créations et n’insiste pas si elles échouent. »
Chaque fois que des étudiants en communication ou en journalisme m’ont demandé des conseils sur comment en arriver à faire ce que je fais dans la vie, dans une entrevue, en public, ou après une conférence, je leur ai dit: essayez des affaires. Tout ce que je fais est arrivé parce que je n’ai pas eu peur de m’essayer et à cause qu’internet me permettait d’essayer.
J’ai envie d’écrire? Je pars un site de parodie des médias sportifs avec des amis. Je pars un site satirique sur l’actualité. Je pars un média citoyen. Je pars un balado. Tout ça nous a permis de tester des affaires et d’être finalement recrutés par Radio-Canada. C’est pour ça aussi que des fois je fais des petites vidéos sur les réseaux sociaux.
Faut pas avoir peur du ridicule. Faut pas avoir peur d’être malaisant. Ça va l’être au début. Mais un moment donné, ça va peut-être devenir bon. Comme disait Wayne Gretzky, « Tu rates 100% des tirs que tu ne prends pas » (peut-être pas de bon goût de cité ce chummé de Trump, mais bon).
Mon balado, Olivier Niquet en jaquette. Je me suis dit, bah, j’pourrais essayer ça. Ohdio a dit: ok d’abord. Pouf, c’est devenu la référence en matière de revue de presse plus ou moins fiable.
Bref, n’ayez pas peur.
Jésus
C’tu moi ou c’est étranger l’admiration de Charlie Kirk au Québec. En ce moment, les gens qui prônent les mêmes idées que Kirk, qui sont contre l’avortement ou le mariage gai, en se basant sur la parole du Seigneur, sont très peu populaires. Je pense aux gens de Theovox. Ils n’ont aucun reach. Si Kirk était québécois, il serait ridiculisé.
Quand je vois Éric Duhaime publier une vidéo de Charlie Kirk qui monte au ciel avec les ailes d’un ange, je trouve ça plutôt weird.

Musique
Du nouveau du côté des Vulgaires Machins!
⚑ PREMIUM: Sous le carrousel
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